Lundi 28 juillet      Kirjubaejarklaustur - F206 - Vik

Toute la nuit le vent a soufflé, et toute la nuit la pluie est tombée. Et bien il vente et il pleut toujours ce matin.

Temps bas et triste, comme le petit déjeuner. Des Scandinaves ont fait la razzia sur le buffet en confectionnant leurs sandwichs pour midi ! Et en plus ils parlent fort ...

Heureusement il reste du muesli.

Le temps nous pose un problème quand même, il nous semble que ce n'est pas vraiment le temps idéal pour entreprendre la montée au Laki ! Nous nous rendons à Kirjubaejarklaustur, d'abord pour donner à boire à Jimny ( Ah, si seulement il pouvait se contenter de l'eau de pluie !), pour voir les fameux pavés de basalte de Kirkjugolf et la chute de Systrafoss,


mais aussi pour aller nous renseigner sur les conditions météo pour la journée à l'office du tourisme. Et ben il faut le trouver l'office de tourisme de Kirkja ! Au sous sol d'une maison, de l'extérieur il ressemble plutôt à des sanitaires ! Mais à l'intérieur tout est très accueillant, même le jeune homme derrière sa table, qui écoute avec patience notre anglais laborieux, et nous dit avec un grand sourire en nous montrant une carte à la météo optimiste (mais nuageuse quand même ) sur son ordinateur que "for the Laki, no problem ...". Bon, faisons lui confiance, et puis de toute façon le Laki c'est un de nos endroits phare pour ce voyage, alors en route.

Nous prenons la piste F206 dans le brouillard, et on n'y voit vraiment pas grand chose. Si, une mauvaise piste pleine de trous remplis d'eau !

Voici un premier gué, peu d'eau, fastoche. Puis un deuxième. Il a été comblé avec des graviers et l'eau est canalisée dans des tuyaux, mais au bout la rivière s'est recrée un chenal d'environ 2 mètres de large. Le courant y est fort, mais il ne semble pas y avoir beaucoup d'eau, après une petite hésitation mon mari y lance Jimny. Plouf, on plonge dedans, en remontant de l'autre côté, vroum, ça racle devant , scritch, ça racle dessous, et scratch, ça racle derrière, mais nous voilà sorti de l'eau. Jimny s'ébroue et on continue.

Nouveau gué, un peu plus large que les autres, du courant,toujours dans le brouillard, mais en étudiant bien la trajectoire, cela devrait passer. Allez, plouf, plif, plaf, et voilà !

En sens inverse voici un camping car 4x4 immatriculé en Belgique. Eux doivent parler français, ce sera plus commode pour nous. On baisse notre vitre, effectivement ils parlent français. On leur demande comment c'est plus haut, ils nous répondent que ce n'est pas mieux, qu'il y a plein de nuages, mais aussi des gués assez importants.

On continue quand même, notre motivation est forte pour découvrir les paysages du Laki, pourtant les conditions actuelles commencent à jeter un doute sur la réalisation de ce projet.

Voici un nouveau gué qui se dévoile , relativement impressionnant dans son manteau de brume. On s'arrête, on jauge la situation. Cela vaut-il vraiment la peine de se jeter à l'eau ? Nous avons vraiment envie de découvrir le Laki, mais prendre des risques pour cela est-ce bien raisonnable ? Et puis la pluie se met à tomber, de grosses gouttes, et bien voilà, la décision s'impose toute seule, nous rebroussons chemin. Tant pis pour le Laki, un petit pincement au coeur quand même, mais bon les conditions météo ne nous sont quand même pas vraiment favorables.

Revoici le gué de tout à l'heure. Un Jimny et une vanette 4x4 sont garés de l'autre côté. Les occupants en sont descendu et observent le gué. Nous, on passe. On est pris en photo et même applaudit, merci, merci, mais il n'y a vraiment pas de quoi, on a déjà fait le chemin dans l'autre sens ! On ouvre la fenêtre, des Français !

On explique notre demi tour forcé. Du coup, ils vont faire comme nous, surtout que ce gué les impressionne, alors l'autre... !

Ils nous disent que les gués ne sont quand même pas faciles et que sur le précédent une voiture a d'ailleurs laissée sa plaque d'immatriculation. Et bien vérification faîte..., il se trouve que c'est nous !

Alors on repart tous. En chemin on croise un 4x4 dont on reconnaît les occupants, des Belges que nous avons rencontré à la guesthouse Skipalaekur. Ils s'arrêtent, le conducteur baisse sa vitre et commence à nous parler en anglais. Visiblement, il ne nous a pas reconnu, alors mon mari lui dit "Je crois bien qu'on parle tous français !" Oui forcement cela devient plus facile !

Et bien, en écoutant nos explications, eux aussi font demi tour, et  nous voilà à la tête d'un convoi franco-belge en direction du gué au petit chenal.

Nous y voici, et effectivement notre plaque arrière trône fièrement sur le bord de l'autre rive ! Maintenant, je regrette de ne pas l'avoir prise en photo, mais sincèrement je n'avais pas la tête à faire des photos à ce moment là ! Car la tension commence a être palpable dans la voiture ... Mais par où va-t-on passer ?

Tout le monde descend de véhicule et propose sa version. Il y a ceux qui sont passés par au dessus, et ceux qui sont passés par en dessous, finalement il n'y a que nous pour être passés dedans ! Ce qui n'était pas forcement la meilleure solution.

Comme nous sommes les premiers, nous nous décidons pour le dessous, qui nous semble le plus praticable. Nous mettons Jimny dans l'eau, et cela passe sans trop de mal le long de la piste, mais maintenant il faut remonter, et là ça devient moins drôle, car c'est du gravier et ça patine. On essaye un peu plus loin, mais le problème est le même, en plus Jimny penche dangereusement. On recule pour revenir sur nos pas (enfin nos roues ) , mais nous voici dans une zone ou ça patine sérieux. Un saut sur le côté et là c'est pire on s'enlise ! Ce n'est vraiment plus drôle du tout (déjà que ça ne l'était pas ), la tension doit maintenant être bien visible dans l'habitacle. Mais on va y rester ! Même si on est quatre véhicules, nous sommes tous des touristes sans corde, ni rien du tout d'ailleurs.

En observant la surface de l'eau, je repère un banc rocheux, dans un grand ronflement de moteur on y lance Jimny, qui arrive à se stabiliser et de là dans un ultime sursaut regagne la piste dans une envolée de gravier. OUF ! ... Jimny a eut chaud, mais nous aussi d'ailleurs, quelle montée d'adrénaline ...

Bon , ben aux autres maintenant, pour ma part tout à coup je me sens beaucoup mieux, et retrouve même mon appareil photo!

Notre chemin étant loin d'être le meilleur, un grand conciliabule s'entame. Et l'autre Jimny décide de passer par le dessus, mais manque y rester enlisé...

Finalement, en réunissant tous nos pieds, nous aplanirons la rive côté dessous et les deux autres véhicules pourront traverser sans problème. Et voilà, tout le monde est rescapé et peut continuer son chemin...

Pour notre part nous mettons le cap sur Vik.

Toujours cette brume basse. Paysages de coulées de lave moussue, puis de plages de sable noir. Paysages sans fin, routes toutes droites, ciel bas et gris.

A Vik, nous gagnons le parking dans les dunes. Un car s'est ensablé, le dépanneur local tente de le tirer avec son 4x4.

Bel endroit, mais vue bouchée. Une falaise à oiseaux, des sternes arctiques, des goélands bruns et des macareux. En grimpant un peu dans les hautes herbes  on arrive à approcher les macareux.


On tombe même nez à nez avec un bébé Fulmar dans son creux de rocher.

Très joli moment au milieu de ces oiseaux, mais la pluie qui se remet à tomber nous déloge de notre point d'observation.

Pique-nique dans la voiture.

Petit arrêt aux falaises de Dirolahey, mais la pluie tombe et le vent souffle fort.

Arrivée à 17h au musée de Skogar. Musée des traditions populaires, très sympa. Mon mari aura même l'honneur d'être accueillis personnellement par le fondateur des lieux Pordur Tomasson.

On fait un joli parcours d'un peu plus d'une heure dans les différentes salles et maisons reconstituées attenantes. Vraiment très sympa.

Puis juste un petit coucou à Skogafoss à côté, mais il ne fait vraiment pas beau.

Allez, retour à Kirjubaejarklautur, par la même route. Abreuvons Jimny, faisons quelques courses de ravitaillement et rentrons à notre bungalow en  même temps que nos voisins Français. Echanges sur la journée, puis ils nous proposent de faire un bout de chemin ensemble demain pour aller au Landmanalaugar. Pourquoi pas, effectivement pour passer les gués, à deux, ce sera plus rassurant.

Et puis une soupe agrémentée de saucisses ce soir dans notre chambre, et au lit au fond de notre bungalow perdu dans la brume.

Demain, Le Landmanalaugar, pistes, gués et jolis paysages, pourvu que le temps soit plus clément...

 

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