J’ouvre un oeil juste avant que le haut parleur ne diffuse le message de réveil à 5h30. Nous quittons la cabine à 6h, et allons déjeuner avec tout notre barda à la cafet. Nous retrouvons nos compagnons.
Dehors le brouillard matinal se lève peu à peu pour laisser place à un soleil timide qui nous permet de voir l’arrivée dans le port de Seydisfjördur. Nous montons un moment sur le pont, ça y est : ISLANDE !
Montagnes dénudées, enneigées sur les sommets, plongeant leurs versants verts dans le fjord. Mais il ne fait pas chaud.
A 7 h, nous descendons vers la cale des voitures. Pour Def blanc et nous, c’est ‘’mouton 4’’. Nous attendons que la porte se débloque puis nous retrouvons nos fidèles compagnons à 4 roues bien serrés les uns contre les autres.
Nous sortons dans les premiers, un peu d’attente sur le quai, puis passage en douane.
C’est bon pour nous, on nous fait signe de passer. Ouf , mes fromages de chèvres pourront être dégustés pendant le voyage, ainsi que les petites saucisses des garçons.
Notre petit convoi se reforme, et direction Egilsstadir distant d’une vingtaine de kilomètres. Nous gravissons un col, tous à la queue leu leu, découvrons un petit plateau où des lacs sont encore en partie gelés,
puis nous descendons sur Egilsstadir. Arrêt pour retirer des couronnes, faire quelques emplettes, aller au centre d’informations.
Prévision de route pour les prochains jours. Nos compagnons vont aller à Kverkfjöll, puis à Myvatn où je les rejoindrai demain soir, après avoir récupéré mon mari.
Je quitte le petit groupe vers 10h. D’abord, faire le plein. La pompe islandaise à carte n’a plus de secret pour moi. Je tape le montant désiré en couronnes (après un rapide calcul du litrage nécessaire) et Pépère avale goulûment son breuvage. Tellement goulûment qu’il avale aussi le pistolet que j’ai bien du mal à retirer !
Puis direction Vopnafjördur par le col Hellisheidi. Que les couleurs sont belles. Comme je prends plaisir à conduire sur ces routes islandaises.
On longe la baie, puis la grimpette commence, 15% ça ne rigole pas, mais Pépère est vaillant.
La vue est belle, nous pique niquons au soleil, presque arrivés en haut. Les enfants en profitent pour jouer avec la neige encore présente en pas mal d’endroits.
Nous reprenons la piste pour descendre sur Vopnafjördur. On descend aussi pentu qu’on est monté. Mais en bas on trouve le brouillard, et le village est atteint dans une belle purée de pois. Aucune envie de bivouaquer ici comme prévu au départ. Le temps ne nous y incite pas.
Nous poussons quand même jusqu’à la piscine, située une dizaine de kilomètres plus loin. Et bien nous en prend, car nous sortons du brouillard et trouvons une petite piscine en plein air, au milieu des lupins, au bord d’une rivière.
D’abord hésitant, nous finirons par nous décider à aller nous y tremper après avoir payé nos 600Kr et pris notre douche bien sur. Il fait 12°, mais dans l’eau c’est un délice. Ah ! Le plaisir des piscines islandaises. Fifi est aux anges, et il teste même les deux Hot Pot présents avec volupté !
Nous barbotons une bonne heure, tantôt dans les Hot Pot, tantôt dans la piscine où nous jouons avec les ballons mis à disposition. Mais le brouillard finit par gagner lui aussi la piscine nous faisant rejoindre Pépère, après avoir dégusté le gâteau gentiment offert par la gardienne.
Retour sur Vopnafjördur, toujours dans le brouillard. Non, décidément nous ne pouvons pas bivouaquer ici. Nous reprenons donc la route pour Egilsstadir mais par la vallée cette fois ci.
Quelle purée de pois nous rencontrons ! Un brouillard dense avec vraiment peu de visibilité. Heureusement que la circulation est faible. Nous rejoignons la route N°1 sous la pluie, mais sans le brouillard. Petite pluie intermittente, route bien roulante.
Presque arrivé en vue d’Egilsstadir, une silhouette sur le bord de la route attire mon attention. C’est un homme qui fait des signes. Je m’arrête, et avec mon anglais parviens à comprendre qu’il est en panne de batterie avec sa voiture garée un peu plus loin. Comme j’ai tout ce qu’il faut, je vais me placer à côté de la Mercedes, ce sont des allemands, et grâce aux câbles la voilà repartie.
La jeune dame me dira en français : « merci, merci beaucoup » Et voilà, c’est nous les saints Bernard du jour !
Nous arrivons à Egilsstadir sous un ciel bien chargé. Je me rend à Skipalaekur, guesthouse que nous connaissons avec Jean pour y avoir fait étape il y a 3 ans, et je me souviens qu’elle fait aussi camping. Et effectivement après avoir payé 2000Kr, nous nous installons sur le petit terrain derrière les bungalows. Je n’aurais jamais pensé revenir camper ici avec mon propre 4x4 ! Quoi qu’il en soit, nous montons vite notre auvent, et dînons rapidement de riz saucisses, alors qu’il se remet à pleuvoir. Quelle bonne idée ce auvent qui nous permet d’ être à l’abri, mais l’humidité est présente, alors vite dans les duvets, pendant que les jeunes français de la tente d’à côté entament une Marseillaise en ce 14 juillet !