Réveillée à 6h30 par le réveil des voisins ! Ah, ces téléphones portables sur vibreur ...
Petit déjeuner à huit heures, buffet toujours sans poisson, peut être que c'était juste dans l'Islande du nord, heureusement du muesli quand même.
A 8h45 nous sommes parti, le temps est bas, en fait on a l'impression de continuer la même journée qu'hier, même ciel, même luminosité, même temps, nous avons tout simplement du appuyer sur la touche pause et voilà on reprend où on en était !
Direction Jökulsarlon. Peut être de beaux paysages, mais on ne voit pas grand chose. Et puis tout à coup , dans la brume , ils sont là ...
Les icebergs.
On se gare sur le parking où il n'y a pas beaucoup de monde. On s'emmitoufle, car même si le thermomètre du site affiche 12°, l'air est vif.
Et tout de suite c'est l'émerveillement. Là, devant nous, des glaçons géants. Des gris, des blancs, des bleus, des noirs, des noirs et gris, des gris et blancs, des blancs et bleus, ... bleus, des bleus turquoises, étonnants.
C'est magnifique, des centaines d'icebergs qui se bousculent, (enfin qui se bousculent à l'islandaise, c'est à dire calmement !), pour prendre le chenal de sortie vers la mer.
Pendant ce temps des touristes s'entassent dans des bateaux pour une excursion de 40 mn sur le lac. On ne les envie pas, ils doivent avoir froid, et subissent le bruit et l'odeur du moteur. Pas pour nous.
On longe la rive, c'est superbe. Mais ce bruit de bateau, ça trouble ce lieu si paisible.
Nous revenons sur nos pas et suivons le chenal de sortie. Au passage on se fait attaquer par les sternes arctiques. Dans des cris et caquètements, elles nous frôlent de très près ! Mais même pas peur !
Sur la plage de sable noir, le spectacle est splendide.
Des morceaux d'icebergs sont repoussés sur le sable par une mer aux rouleaux furieux qui s'éclatent sur les gros glaçons. Quel spectacle !
Mais la pluie remplace la bruine, et nous ne faisons pas un tour sur l'autre rive comme prévu, mais regagnons Jimny, qui nous attend sur le parking . Oups, il s'est bien remplit le parking ! Mais pas Jimny qui a soif, très soif, et notre prochaine mission est donc de lui donner à boire.
Et bien, la mission n'est pas facile à remplir, car il n'y a pas grand chose sur le bord de la route si ce n'est de la brume ! Ouf, nous tombons enfin sur une station service qui semble désaffectée, mais dont la pompe à carte fonctionne, il était temps ...
Jimny repu, nous rebroussons chemin, malgré le temps, pour faire le détour par Breidarlon. Autre lac glaciaire, plus petit mais tout aussi joli et certainement plus tranquille que son célèbre voisin.
Nous y arrivons dans une brume à couper au couteau, mais cela ne nous effraye pas , nous nous équipons et c'est parti pour une balade au bord du lac.
On devine des icebergs, plus petits que ceux du grand frère, mais surtout , quel silence ! On entend le moindre petit bruit, c'est fantasmagorique ces bruits de glace dans cette brume ! De drôles de miaulements se font entendre sur le lac ! Ipsy , mon Ipsy qui a 15 ans aujourd'hui, serait-ce tes compatriotes Islandais qui te chantent un joyeux anniversaire du haut de leurs glaçons ? ! Non , bien sûr, en fait il s'agit d'un canard, le plongeon catmarin, qui émet ce drôle de bruit, étonnant.
Et puis tout à coup la bruine s'arrête, et le temps se lève un peu. On voit l'autre côté du lac et au fond le glacier. Splendide.
On décide de se rendre sur l'autre rive, d'où on sera plus près du front du glacier. On reprend Jimny et on fait le tour par le pont de la route n°1. Puis une piste qui nous mène presque au bord du lac.
Un Labbe parasite se promène devant nous, je fais des photos, quand arrive un énorme 4x4, trois Anglais en descendent, très remuants et bruyants, ils vont faire envoler mon oiseau ! Ils s'équipent d'énormes appareils photo et caméras, ah , la taille de ce matériel est égale à celle du 4x4 !
Imperturbable, je continue à photographier mon oiseau, jusqu'à ce qu'il finisse par s'envoler, alors on s'éloigne un peu en direction du lac, et là un Anglais, caméra à l'épaule m'interpelle et me dit quelque chose que sur le coup je ne comprends pas, mais qu'après je traduirais par "mais vous avez fait envoler l'oiseau !" Et oui, voilà que maintenant c'est moi qui était accusée de l'avoir fait partir ! Alors là, elle était bien bonne celle çi ! ! !
Nous nous promenons le long de ce lac, laissant les Anglais cinéastes, de l'autre côté d'un tertre, et nous retrouvons le calme de ce lieu paisible. Moment grandiose et majestueux.
Silence pénétrant entrecoupé seulement par le bruit de la glace, des glougloutements, des chuintements, des craquements et chutes dans l'eau, puis aussi des miaulements des catmarins.
Exceptionnel moment ...
Exceptionnel endroit ...
Exceptionnel paysage ...
Nous reprenons notre route après avoir fait en photo notre Jimny à côté de son immense cousin. Le chauffeur Islandais est nettement plus sympathique que ses passagers Anglais ! Et mon pauvre "the big and the small" le fait éclater d'un grand rire sonore ...
Pique nique rapide dans cette humidité, puis continuons notre chemin.
Et tout à coup, le soleil sort, et là, c'est grand beau temps, ciel bleu et tout et tout... Super, on aperçoit les glaciers, les montagnes, et plus loin la mer.
Arrêt à l'église de tourbe de Litlahof, superbe dans son écrin de verdure sous ce ciel bleu, puis arrivée au parc de Skaftafell. Randonnée vers la cascade de Svartifoss, et belle vue sur la plaine où a eu lieu le "hlaup" du Grimsvotn en 1996. On voit bien encore les coulées de boues.
Et puis, si au bord du lac, on avait mis toute notre valise sur le dos, on se retrouve maintenant avec toute la valise sur les bras, car à chaque virage du sentier on enlève une couche ! Et oui, l'Islande c'est cela aussi !
Svartifoss est une belle chute d'eau, mais à cette heure ci, à l'ombre de ses orgues de basalte.
On redescend par le même chemin et retrouvons Jimny après avoir traversé le camping plein de Français, et roule ma poule ! (clin d'oeil à mon Fifi !)
Aussi soudainement qu'ils étaient partis, les nuages reviennent et la pluie se remet à tomber. Nous voyons l'église de tourbe de Nupsstadur, de loin , de la voiture, car un rideau de pluie nous en sépare.
Jolie coulée de lave moussue du Laki, impressionnante par ses formes, sous la pluie. Et arrivée à Kirjubaejarklaustur, sous la pluie ...
A Hunkubakkar nous héritons d'un bungalow à deux chambres avec sanitaires communs. Et il se trouve que nos voisins de chambre, nous reconnaissent pour nous avoir croisé deux jours plus tôt au joli port de Höfn dans le Borgarfjördur. Maintenant qu'ils le disaient, bien sûr que je me souvenais d'eux, mais sur place j'étais trop occupée à observer les premiers macareux de notre voyage.
Ce sont en fait deux Français qui comme nous voyage avec Comptoir d'Islande, au volant du petit frère de notre Jimny. On discute un moment, puis nous les laissons, pour ce soir nous offrir le luxe d'aller dîner à la ferme ! Oui, lors de notre arrivée pour récupérer les clés, l'odeur de cuisine était trop bonne et a réveillé en moi un désir d'autre chose qu'une soupe en sachet pour ce soir !
Nous aurons quand même droit à la soupe ( ! ) mais au cresson, un filet de flétan accompagné de ses patates douces ( moi qui espérais des légumes verts ! ) et un skyr aux myrtilles ( congelées !). Pour 3500 IKR par personne, c'est un peu cher pour la France, mais honnête pour l'Islande, et puis surtout ce repas a eut le mérite d'apporter un peu de variété dans notre alimentation.
Dehors, ce sont des trombes d'eau qui tombent, et c'est en courant que nous rejoignons notre chambre.
On se met sous la couette, la pluie tambourine sur le toit. Demain, normalement, la montée au Laki, si la pluie s'arrête ...
